Pr. Jean-Jacques Lecercle, Université de Paris Ouest Nanterre
lundi 7 novembre, 17-19h, salle E002
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D’agriculture il n’est jamais question dans les romans de Jane Austen. On interprétera cette absence comme un déni. Deux indices. (i) Les romans sont obsédés par l’argent et la source de ces revenus est parfois indiquée (prises de guerre des officiers de marine, commerce), mais jamais quand il s’agit de revenus agricoles, qui pourtant fournissent l’essentiel desdits revenus. (ii) Le monde de Jane Austen (une petite région du sud de l’Angleterre au tournant du 18ème siècle) est littérairement fort peuplé : White of Selborne, Cobbett et Miss Mitford ont décrit les mêmes paysages et dans leurs textes d’agriculture il est question. Si cette absence est un déni, on cherchera quels sont ses substituts, un rapport à la nature qui ne passe pas par les travaux de la terre, et on analysera la structure de sentiments que cela implique, dans ses deux aspects contradictoires, un aspect dominant, l’artialisation de la nature, et un aspect dominé, une vision plus « réaliste », et qui fonctionne comme le retour d’un refoulé, de la campagne.
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Amélie Junqua (July 9, 2022). Jane Austen et l’agriculture. Seeds of Literature. Retrieved November 13, 2024 from https://seeds.hypotheses.org/225